De sable et de vent

Ca faisait très longtemps que j'avais envie de découvrir la côte d'Opale, la côte d'émeraude, côte d'albâtre et suivre le trait de côte, Je voulais y aller en hiver parce que la lumière y est belle et qu'il n'y a personne sur ses plages. Je voulais me confronter à cette solitude grise. Quel bonheur de marcher sur ces plages immenses, seul, avec juste le crissement de mes pas sur le sable, le souffle froid du vent sur le visage et le cri des mouettes. Pourquoi voulais je aller à Zuydcoote alors qu'il n'y a rien? Peut-être le souvenir du film d'Henri Verneuil avec Belmondo "week end à Zuydcoote" que je regardais, adolescent, le dimanche soir à la télévision. Pourquoi Calais, Dunkerque ou Boulogne? Peut-être parce que ces villes ne font pas rêver, surtout pas en hiver. Peut-être que ces lieux et l'atmosphère qui s'en dégage amplifient la durée de l'instant. L'instant ce "Graal" que tout photographe recherche avec plus ou moins de bonheur, comme on guette les étoiles filantes les soirs d'été.
Puis, au fil du temps, après les rivages de la mer du Nord et de la Manche, je poursuis ma route au gré du trait de côte par la Normandie, les rivages de l'atlantique et de la Méditerranée.
Marcher des heures sur ces plages et ces dunes est également un voyage intérieur.